Jeudi 13 janvier 2022, les habitants des quartiers du Bourg et de La Barthe étaient invités à une réunion publique sur la prévention des inondations. 

Les représentants du Syndicat Mixte du Bassin du Gave de Pau (SMBGP) ont pu présenter :

  • les résultats d’une étude menée sur la Baïse et le Luzoué en 2020,
  • les chantiers envisagés pour réduire l’impact des prochaines crues. 

La gestion des cours d’eau relève aujourd’hui de la compétence de la CCLO. Elle est financée par la taxe GEMAPI, prélevée sur les impôts locaux des habitants et des entreprises. 

Concernant la Baïse et le Luzoué, la CCLO a délégué cette mission au Syndicat Mixte du Bassin du Gave de Pau (SMBGP), ce qui permet d’avoir une vision géographique globale, plus complète et efficace sur l’ensemble des cours d’eau. 

Chaque action (études ou travaux) doit être justifiée par l’intérêt général et son utilité collective.

Les propriétaires riverains, publics ou privés, restent responsables de l’entretien régulier des cours d’eau pour favoriser l’écoulement des eaux.

Le Syndicat Mixte du Bassin du Gave de Pau en bref
  • Créé en janvier 2019 ;
  • Exerce la compétence GEMAPI pour 8 intercommunalités (146 communes) ;
  • Intervient sur l’ensemble du Gave de Pau et ses affluents, sur trois départements (65,64,40) soit 1 000 km de cours d’eau ;
  • Ne peut intervenir qu’au titre de l’intérêt général ou de l’urgence. 
Baïse et Luzoué : après les études, des actions planifiées

Un Plan Pluriannuel de Gestion (PPG)

Le PPG définit la capacité d’intervention du Syndicat sur les cinq prochaines années. Ces travaux d’intérêt général visent à améliorer l’état des cours d’eau (enlèvement des embâcles, restauration de la végétation aquatique, amélioration des milieux aquatiques, entretien du lit et des berges des rivières…). 

Après diagnostic, un PPG a été validé le 27 février 2020 en comité de pilotage du Syndicat. Il s’appuie sur un budget prévisionnel de 550 000 € TTC sur cinq ans. 

Prochaines étapes

Ce PPG doit maintenant être déclaré d’intérêt général par le Préfet pour justifier son financement et sa mise en place. 

Une enquête publique préalable va être menée par la Préfecture au 1er semestre 2022. L’arrêté préfectoral (déclaration d’intérêt général) devrait intervenir en suivant.

À SAVOIR

Dans l’attente de ce PPG, deux Déclarations d’Intérêt Général simplifiées (DIG) ont été accordées par le Préfet en 2020 et 2021. Elles ont notamment permis l’enlèvement d’embâcles et la restauration d’une berge (Mourenx, Noguères, Lahourcade). Montant : 57 000 € TTC. 

Une étude réalisée en 2020-2021

L’étude réalisée par le cabinet ISL avait plusieurs objectifs :

  • étudier le fonctionnement hydraulique de la Baïse et du Luzoué (zones inondées selon le débit, volumes stockés dans des zones d’expansion naturelles) ;
  • mesurer les enjeux face à une crue (risques, coûts) ;
  • étudier l’impact de différentes propositions d’aménagement (investissements nécessaires mis en rapport avec les bénéfices) ;
  • valider l’utilité de certains ouvrages existants sur Pardies, Os-Marsillon, Abidos. 

Des relevés aériens par laser ont été réalisés. Le cabinet a ensuite pu modéliser l’ensemble du bassin versant de chaque cours d’eau pour mesurer les résultats de différents aménagements face à une crue centenale augmentée de 14 à 23%. 

Réunion publique prévention des inondations
Janvier 2022 - 80 personnes étaient présentes lors de cette réunion publique

11 aménagements testés, 5 retenus pour proposer une action globale

Les aménagements possibles ont été testés grâce aux outils de modélisation : effets bénéfiques sur la zone ciblée, impacts sur les territoires en amont et en aval. Ces différents scénarios ont permis de définir une action globale basée sur 5 aménagements complémentaires. 

Les aménagements retenus

Sur le Luzoué : 

  • Extension du risberme (350 000 €)

Sur la Baïse : 

  • Création d’un barrage écrêteur sur Parbayse / Abos, d’une hauteur de 8 mètres (2 400 000 €)
  • Supression de deux merlons (talus de protection) sur Abos et Pardies (35 000 €)
  • Mise aux normes et extension de la digue de Pardies (400 000 €)
  • Confortement du linéaire classé (200 000 €)
  • Création d’un merlon de protection au rond-point de la boulangerie Inukshuk à Mourenx (75 000 €)

Coût du projet global : 3,4 millions d’euros

Coût d’entretien estimé à 60 000 € (estimation basse)

L'impact estimé de ces investissements

Cette carte présente l’impact d’une crue centennale (simulation légèrement supérieure à 2018-2019) avant et après réalisations des cinq aménagements. 

À retenir : 

  • certaines zones ne seraient plus inondées,
  • le risque est diminué pour une large majorité des habitations qui restent en zone inondable. 

Cliquez sur la carte pour l’agrandir. 

L’étude a permis d’étudier l’évolution attendue des dommages sur les habitations, les commerces et les entreprises. 

Sur la base d’une crue centennale, on retiendra notamment : 

  • -66% d’habitations inondées,
  • 950 000 € de dommages évités (principalement dûs aux commerces et entreprises)

AVANT

333 logements inondés

APRÈS

112 logements inondés

AVANT

1 260 000 € de dommages

APRÈS

310 000 € de dommages

Prochaines étapes

Le Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI), qui porte ces aménagements, a été déposé auprès des services de l’État en 2021.

L’accord favorable du Préfet est attendu en février 2022. Il permettra de : 

  • démarrer les diagnostics sur les habitations pour définir les équipements individuels nécessaires et obtenir des subventions de l’État (possible jusqu’à 80 %). 
  • lancer les études et enquêtes publiques préalables aux aménagements
Équipements individuels : une technicienne du Syndicat réalisera les diagnostics et accompagnera les Mourenxois dans leurs demandes. Les coordonnées seront communiquées ici dès que l'État aura transmis son accord.

CALENDRIER DES ÉTUDES

Le programme débutera dès 2022 :  

  • diagnostic de vulnérabilité 2022-2024
  • études préalables au prolongement du risberme (Luzoué) : 2022
  • études préalables aux travaux du bassin écrêteur à Abos / Parbayse : 2022-2023
  • études préalables aux travaux de prolongement de la digue de Pardies : 2024

Les premiers aménagements pourront démarrer en 2023 et la livraison complète du dispositif est envisagée à ce jour pour 2026.

Ce programme d’actions répond à un enjeu intercommunal où la solidarité territoriale se met en place pour accompagner les habitants et l’activité économique. 

L’analyse entre les coûts de ces projets et les bénéfices apportés montre bien l’intérêt de ce vaste chantier à l’échelle d’un bassin de vie.

Les études et enquêtes publiques sont importantes pour :

  • construire des installations efficaces et durables,
  • accompagner les personnes impactées par la réalisation de ces aménagements (utilisation de terres agricoles par exemple),
  • répondre au cahier des charges de l’État pour obtenir les subventions adaptées. 

Notre territoire reste toutefois vulnérable aux inondations et aux phénomènes climatiques qui se multiplient. Cet investissement conséquent permettra d’apporter une réponse durable pour limiter au maximum les dommages causés. 

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